L’empire moghol est l’empire qui a dominé le Nord de l’Inde de 1526 jusqu’au milieu du XVIIIe siècle. Ils ont laissé beaucoup de monuments dont le plus connu est le Taj Mahal. Comme Aurangabad fut la capitale de l’empire Moghol sous Aurangzeb, elle possède aussi un bel exemple d’architecture moghole, le Bibi ka Maqbara.
Histoire du Bibi ka Maqbara, le mini Taj Mahal
L’inspiration d’Agra
La légende raconte que Aurangzeb qui était gouverneur du Deccan, a voyagé en secret à Agra pour voir sa sœur. En arrivant, il fut impressionner par la beauté du Taj Mahal en construction. De retour à Aurangabad, il voulut montrer son ambition impérial et commença la construction du monument.
L’histoire du monument
Au départ, il ne devait pas être un mausolée. Il fut construit entre 1651 et 1661. Mais en 1657, quand Rabia Ul Durrani, la première femme de Aurangzeb donna naissance à son cinquième enfant, elle décéda des suite de cet accouchement. C’est a ce moment là que le monument devint un mausolée.
La controverse autour du Taj du Deccan
Quand vous visiterez le monument, vous verrez sur la plaque explicative vous verrez d’inscrit que le monument a été construit par Azam Shah, le fils d’Aurangzeb. Le souci c’est que Azam Shah est né en 1653, deux ans après le début de la construction du Mini Taj. C’est l’œuvre d’Aurangzeb pour sa femme bien aimée. Mais comme celui ci est le personnage le plus détesté d’Inde, on n’a pas voulu apposé son nom sur la plaque à l’entrée du monument.
Pourquoi on appelle le Bibi ka Maqbara, le mini Taj?
Sa ressemblance avec le Taj Mahal de Agra (1631-1653) lui a donné le nom de Taj du Deccan ou de mini Taj Mahal. C’est vrai que si on le regarde rapidement on pourrait se tromper entre les deux monuments. Le Bibi ka Maqbara a malgré tout des différences avec le monument d’Agra. Le Taj Mahal étant le monument qui marque l’apogée de l’architecture Moghole en Inde, il est normal qu’il est inspiré les architectes par la suite.
Malgré tout, le Bibi ka Maqbara reste le plus bel exemple d’architecture moghol dans la région du Deccan. Il possède des jardins qui ont accompagné l’empire Moghole depuis le début.
Les jardins moghols
Influence diverses
Les jardins à la moghol ont été influencés par les jardins persans. La conception des jardins moghols découle principalement du jardin islamique médiéval, bien qu’on trouve des influences issues de l’ascendance turco-mongole des moghols. Il est identifiable par son utilisation très importante des tracés rectilignes dans une enceinte murée. Les aménagements typiques associés aux jardins moghols sont les bassins, les fontaines et les canaux.
Un art qui a accompagné l’empire depuis le début
Depuis les débuts de l’empire moghol, la construction de jardins fut l’un des passe-temps préférés des empereurs. Babur, le fondateur de l’empire a construit des jardins à Lahore et Dhopur. Même si Humayun n’a pas eu beaucoup de temps pour construire des jardins, il est connu pour avoir passé beaucoup de temps dans ceux de son père. Jahangir, petit-fils de Humayun est connu pour son amour pour les fleurs.
Son fils, Shah Jahan, marquera l’apogée des jardins moghols avec notamment la construction du Taj Mahal et du fort rouge à Delhi qui contient le Mahtab Bagh, un jardin de nuit qui était rempli de fleurs brillantes dans la nuit, comme le jasmin. Même le déclin de l’empire ne reduira pas la presence de jardin. Azam Shah construira un très beau jardin pour le mausolée de sa femme à Khuldabad
Caractéristiques des jardins moghols
Ses caractéristiques essentielles incluent des circuits d’eau et un bassin pour refléter les beautés du ciel et du jardin, des arbres de différentes essences, les uns pour fournir de l’ombre et d’autres pour produire des fruits, des fleurs colorées et parfumées, des oiseaux pour remplir le jardin de chanson.
Les sens au centre des jardins
Pour les Moghols, les 5 sens doivent être en éveil dans un jardin. La symétrie et les différents monuments vont touché la vue des visiteurs. Pour l’ouïe, on introduit des oiseaux ainsi que des cascades d’eau. L’odorat est quant à lui, excité par les différentes fleurs. La présence d’arbres fruitiers permet au gout d’être en éveil. Enfin le touché peut profiter des différents éléments du jardin.
L’importance de la numérologie
Les nombres huit et neuf étaient considérés comme de bon augure par les mogholes et peuvent de fait se retrouver dans le nombre des terrasses ou de l’architecture des jardins, tels l’utilisation de l’octogone. Le jardin du Bibi ka Maqbara contient huit plateformes dans le jardin et les minarets sont de forme octogonale. Je vous laisse découvrir les autres références au chiffre 8.
L’architecture Moghole
La symétrie comme norme
La symétrie est une des règles principales de l’architecture moghole. Celle ci est présente dans le jardin comme sur le monument principal. La mosquée à gauche et symétrique au pavillon à droite. Même la porte d’entrée retrouve sa symétrie avec le pavillon au fond du jardin. Le mausolée se trouve sur une plateforme accessible par deux escaliers symétriques.
Malheureusement,cette symétrie a été rompu par la construction d’une mosquée. Elle fut construite par les Nizam d’Hyderabad entre le 18ième et le 19ième siècles. Elle est entièrement archée et pouvait accueillir jusqu’à 377 personnes. Les matériaux utilisés pour la construire sont le basalte et le plâtre. Nous n’avons aucune indication sur les motifs de la construction d’une mosquée à cet endroit vu que le site possède déjà deux mosquées à l’est et à l’ouest.
Le Bibi ka Maqbara a une histoire différente du Taj Mahal
Aurangzeb fut le dernier des 6 grands empereurs moghols. Fils de Shah Jahan, le constructeur du Taj Mahal, il n’était pas voué à gouverner étant le troisième garçon. Le mausolée fut construit quand à Agra on finissait le Taj Mahal. La plus grande différence entre celui-ci et le Bibi Ka Maqbara est les matériaux utilisés. Si dans le premier seul le marbre fut utilisé, le deuxième est essentiellement fait de plâtre. Ce n’est pas qu’un simple détail mais le signe du déclin de l’empire. En effet, avec Aurangzeb l’empire a atteint son apogée territorial et après lui aucun empereur n’a su rendre sa grandeur à l’empire.
Le mausolée s’appelle le Bibi ka Maqbara. Bibi veut dire épouse et Maqbara veut dire tombe. Il est constitué à sa base de marbre et le reste c’est du plâtre. A l’intérieur du mausolée, on retrouve la forme octogonale. On admire la tombe depuis le haut et les dévots lance de l’argent pour faire un vœu. La tombe est recouverte d’un drap vert, la couleur de l’islam. Le bâtiment est orné de fenêtres de type islamique qui permettent de voir sans être vu.
Aujourd’hui le Bibi ka Maqbara, le Taj du Deccan reste le témoignage vivant d’un art perdu, celui des moghols et il est devenu le symbole d’Aurangabad. Si vous voulez découvrir ce trésor de l’histoire de l’Inde, vous pouvez regarder les différents circuits que nous proposons.
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