Skip to main content

Comme dans tous les pays, ceux sont les hommes qui apparaissent dans les livres.  Mais il y a des femmes dans l’histoire indienne qui ne peuvent pas être oublié. Aujourd’hui j’aimerai vous parler de femmes qui par leur engagement, leur courage, leur intelligence ont changé l’histoire du Maharashtra et de l’Inde.

Laissez vous embarquer par l’histoire de ces  femmes d’exception.

Naganika : la première reine de l’Histoire de l’Inde

Le Maharashtra est une terre d’histoire. Une histoire qui a commencé il y a bien longtemps. Partons à la découverte du premier empire qui a gouverné le Deccan. C’est la région centre de l’Inde comprend le Maharashtra. L’empire des Satavahana est un des empires les plus puissants que l’Inde est connu. A son apogée, l’empire commerçait avec l’empire Romain ou les grecs. Le livre Voyage en mer d’Erythrée qui a été écrit au Ier siècle de notre ère par un auteur grec parle de la puissance, de la beauté et de la modernité de la capitale des Satavahana, Paithan. Mais attardons nous sur une personne en particulier, Naganika.

Les femmes dans l'histoire de l'Inde

La création de l’empire

Avant l’empire Satavahana, la région du Deccan était contrôlée par un empire très puissant venu du Nord, les Mauryas. Simuka, le premier empereur des Satavahana pris les armes contre les Mauryas pour libérer sa région de l’emprise du Nord. L’empire naquit dans la région de l’Andra Pradesh. C’est le fils de Simuka qui étendra son empire sur le Maharashtra et le Karnataka. Satakarni I déplacera sa capitale à Paithan près de Aurangabad. Cette extension, Satakarni I la doit pour beaucoup à sa femme, Naganika. En effet, elle faisait partie d’une famille de guerriers Marathi. Grâce à ce mariage, Satakarni I a pu conquérir sans mal le Maharashtra aidé par sa belle-famille.

Mais le rôle de Naganika ne s’est pas arrêté à celui d’épouse ou de mère. Elle avait un avenir plus grandiose à vivre.

La grotte de Naneghat

Nous avons que peu d’écrits sur cette période. Il y a aussi peu d’historiens qui sont spécialisés de l’empire de Satavahana. Mais pour la reine Naganika, il existe un document très précieux qui nous donne des indications sur cette reine d’exception.

Sur la route entre Junnar et Mumbai, il existe un endroit unique au monde. Sur une ancienne voie marchande utilisée il y a plus de 2000 ans, Naganika a fait creuser une grotte où il y avait des statues la représentant avec son mari et ses deux fils. Malheureusement ces statues ont été détruites. Mais cette grotte renferme un trésor inestimable. En effet, il y a une inscription dans cette grotte. Celle-ci est parmi les plus anciens documents historiques de l’Inde Occidentale trouvés.

Cette inscription a été redécouverte par William Sykes en 1828 alors qu’il faisait du trekking dans la région.

Cette inscription donne des informations sur plusieurs facette de la vie de l’époque. On en apprend plus sur l’histoire, la sociologie et la vie religieuse entre le IIe siècle et le Ier siècle av J-C.

Naganika : une des femmes dans l’histoire indienne les plus importante

 Grâce à l’inscription de la grotte de Naneghat, nous savons que Naganika était très investie dans les affaires administratives du royaume. Son implication montre une grande intelligence et une profonde éducation dans les affaires. Chose assez rare à l’époque pour une femme. A la mort de son mari, elle deviendra la régente en attendant la majorité de ses fils. Elle gouverna de main de maitre, un des plus grands empires de l’époque.  Cela fait d’elle, la première femme de l’histoire indienne à gouverner. Durant sa régence, elle fit battre monnaie avec son nom dessus. Il faudra attendre la colonisation indienne et les pièces de la reine Victoria pour avoir un autre exemple de cela.

Grâce à l’inscription de la grotte de Naneghat, on sait qu’elle a pratiqué des sacrifices. Une fois encore c’est surprenant car la pratique des sacrifices était interdite aux femmes. Mais son statut de régente et sa personnalité ont fait lever cet obstacle.

Enfin l’inscription nous apprend que Naganika vivait « comme une ascète ». Cette inscription étant fait après la mort de Satakarni I, son mari, il n’est donc pas étonnant que durant la période de deuil, elle est vécu de cette manière.

Durant sa régence, l’empire prospéra et elle laissa à son fils un royaume en pleine santé.

La place des femmes chez les Satavahana

L’histoire de Naganika montre que les femmes ont une place importante dans la société Satavahana. Cette contemporaine de Cléopâtre a pu commander des documents publics comme cette inscription en y faisant apposé son nom.

Mais les exemples de la place des femmes ne se limitent pas seulement à la période de la régence de Naganika.

La dynastie des Satavahana est la seule dynastie d’Inde où des souverains ont décidé de prendre le nom de leur mère dans leurs noms officiels. C’est le cas de Gautamiputra Satakarni, Gautamiputra Satakarni, Gautamiputra Yagnasri, Vasishtiputra Pulomavi. Ces reines (Gautami et Vasishti pour n’en nommer que quelques-unes), dont les noms adoptés avec fierté par leurs fils étaient des personnalités fortes à part entière. C’est la culture encouragée par la dynastie qui a rendu cette pratique possible. On voit que très tôt l’importance des femmes dans l’histoire de l’Inde.

Chand Bibi : la guerrière oubliée

Chand Bibi

Chand Bibi

Dans l’article sur mes personnages historiques préférés du Maharashtra j’ai eu l’occasion de parler d’un des femmes dans l’histoire indienne qui a su prendre son destin en main. Chand Bibi était une princesse tout à fait classique. Fille du sultan d’Ahmednagar, elle a reçu une bonne éducation et son destin était tout tracé. Elle doit épouser le fils du sultan de Bijapur pour resserrer l’alliance entre les deux sultanats. Ensuite donner une descendance. On n’attend rien de plus d’elle.

Mais Chand Bibi est une femme d’exception. Déjà, elle est très intelligente. Elle parle plusieurs langues dont l’arabe, le persan, le turc le marathi et le kannada (langue parlée à Bijapur). Cela lui donnera l’avantage de pouvoir parler d’égal à égal avec les différents interlocuteurs des deux sultanats et étrangers.

Sa vie à Bijapur

Elle se marie avec Ali Adil Shah I, le fils du sultan de Bijapur. Celui-ci mourra en 1579 laissant une situation compliquée. En effet, il n’y avait pas d’héritier naturel, le sultan n’ayant pas d’enfant. C’est son neveu, Ibrahim qui fut intronisé sultan. Il avait alors 9 ans. Chand Bibi fut nommée régente. Cette situation ne plaisait pas à de nombreux généraux. Comment imaginer être dirigé par une femme. Chand Bibi dut combattre de nombreux complots afin d’assoir la légitimité du nouveau sultan.

Son retour à Ahmednagar

Quand Ibrahim devint majeur, Chand Bibi décida de retourner près des siens à Ahmednagar.

En 1595, le sultan d’Ahmednagar mourut au combat et c’est Bahadur Shah qui est nommé sultan sous la régence de Chand Bibi. Il avait seulement 3 ans. Une fois encore, il a fallu jouer des coudes afin d’assoir son autorité.

Mais Chand Bibi va devenir une guerrière extrêmement respectée. En effet, l’empire Moghol, sous le règne d’Akbar demanda aux sultanats du Deccan de reconnaitre son autorité. Ce qui lui fut refuser. Il décida donc de les attaquer. Par deux fois, Chand Bibi combattu la plus puissante armée de la péninsule indienne. En 1595, elle fut victorieuse mais en 1599, elle fut assassinée par ses généraux.

A sa mort, le grand Malik Ambar reconnu la force et la détermination de Chnad Bibi. Il l’a pris comme exemple dans sa lutte contre l’empire Moghol.

Malheureusement, à l’heure actuelle, Chand Bibi est oubliée alors qu’elle permit au sultanat de Bijapur et d’Ahmednagar de survivre.

Tarabai : la sauveuse de l’empire Marathe

Tarabai, Queen of Kolhapur, reine de Kolhapur

Tarabai comme Chand Bibi aurait dut être des reines sans grande importance dans l’histoire indienne. Mais le destin en a voulu autrement.  Près d’un siècle après Chand Bibi, Tarabai sera la reine qui sauva l’empire Marathe. Elle fait partie des femmes dans l’histoire indienne qui ont eu une importance cruciale.

Quand elle épousa Rajaram Bhonsle, elle ne se doutait pas qu’elle deviendrait reine et encore moins régente et guerrière.

Une des femmes de l’histoire indienne les plus importante

Rajaram Bhonsle est le fils de Shivaji. Quand son demi-frère et roi Shambaji meurt, le royaume est dans une mauvaise posture. En effet, Shahu, l’héritier du trône, était prisonnier d’Aurangzeb, l’empereur Moghol. Rajaram devient donc roi et Tarabai reine. Mais en 1700, Rajaram meurt laissant à son jeune fils Shivaji la charge du royaume. Il avait alors 2 ans. Tarabai se proclame régente.

Mais ce n’est pas en temps qu’administratrice du royaume qu’elle deviendra célèbre. Mais sur les champs de batailles. En effet, Tarabai suivit l’exemple de son beau-père, Shivaji, en combattant les Moghols.

Shivaji n’a jamais été un commandeur qui reste en retrait durant les batailles. Il est toujours en première ligne menant ses hommes. Tarabai fera de même. Elle enfourchera son cheval pour être en première ligne durant la bataille. Grâce à elle, le royaume marathe survit durant sa régence. Même si il fut amputer d’une bonne partie de son territoire, Tarabai réussit à garder en vie cette empire qui deviendra le plus puissant au XVIIIe siècle.

Mais sa légende va être ternie par des querelles intestines.

La déchéance de Tarabai

Quand Aurangzeb meurt en 1707, Shahu est libéré. Commence alors une période d’instabilité à la tête du royaume. Shivaji II était le roi depuis des années mais Shahu aurait dut être couronné à la mort de son père. Tarabai après tous les efforts fournis pour sauver le royaume ne voulait pas voir son fils détrôné. Elle rentra donc en rébellion contre Shahu.  Elle se réfugiée à Kolhapur dans le sud du Maharashtra avec son fils. Après des pourparlers, l’Etat de Kolhapur est fondé dont Shivaji II sera le roi.

Toutes les dissentions causées par Tarabai laissa de nombreuses traces et d’ennemies. Shivaji II ne restera que 4 ans à la tête du nouveau royaume. C’est sa belle-mère, l’autre femme de son père qui lui usurpera le trône.

Tarabai finit sa vie seule près de Satara. Elle se réconciliera avec Shahu à la fin de sa vie.

A l’heure d’aujourd’hui, Tarabai n’est vu que comme la personne qui a divisé le royaume et on oublie souvent son rôle dans la sauvegarde du royaume Marathe.

Anandi Gopal Joshi : première femme médecin d’Inde

Les femmes dans l'histoire de l'Inde

Les femmes dans l’histoire de l’Inde

Encore une fois, c’est le destin qui vient frapper à la porte de cette fille non éduquée d’un petit village du Maharashtra.

Anandi Gopal n’avait que 9 ans quand elle fut mariée. Son mari a toujours voulu qu’elle étudie mais elle ne comprenait pas pourquoi. De part son éducation , elle refusa même l’enseignement de son mari dans un premier temps.

Elle tomba enceinte. Une infection mal soignée lui fera perdre son enfant. C’est là qu’elle se rend compte que son drame comme beaucoup d’autres pourraient être évitée. C’est la pudeur qui empêcha à Anandi de parler de son mal. Si elle avait eu en face d’elle une femme médecin, son infection aurait pu être traitée et son bébé sauvé.

Etudier pour sauver des vies

Elle décida donc qu’elle voulait devenir médecin pour ouvrir la voie vers une féminisation du métier.  Mais rien n’est simple pour une indienne du XIXe siècle dans l’Inde britannique. La société indienne était contre l’éducation des filles. Pas d’école pour elles, pas d’instruction. Il restait que l’école privée anglaise. Mais là encore, il faut trouver l’argent pour financer. Grâce à son mari, elle trouva une école gratuite loin de chez elle. Sa détermination et son intelligence feront d’elle une élève douée. Elle obtiendra une bourse pour étudier la médecine aux Etats-Unis.  Elle deviendra médecin et retourna en Inde afin de pratiquer la médecine.

Malheureusement, une tuberculose l’emportera à l’âge de 22 ans.

 

Par ces exemples, nous pouvons comprendre l’implication des femmes dans l’histoire indienne. Loin de jouer un rôle de figurante, elles ont contribué à faire de l’Inde le pays qu’il est aujourd’hui.

Akvin tourism

Author Akvin tourism

More posts by Akvin tourism

Leave a Reply